Venise Anamorphique
Le regard qui déforme, le regard qui révèle
Fabrizio ULIANA, photographe/ L'Artiste
Né à Rome, Fabrizio Uliana s’installe en Vénétie en 1969 et vit à Venise pendant vingt-cinq ans. Depuis 2020, il réside à Paris. Titulaire d’un diplôme en Service Social et de deux masters, il a œuvré dans la conception de dispositifs sociaux et a exercé les fonctions de Directeur du Service Social auprès du Ministère de la Justice italien.
Passionné de photographie depuis l’enfance, il perfectionne sa pratique au sein du Circolo Fotografico La Gondola de Venise, où il approfondit les liens entre esthétique et engagement du regard. Ses projets photographiques explorent la réalité contemporaine à travers le prisme du reportage social, du portrait et d’une attention particulière portée à Venise. Son travail a été exposé en Italie et en France.
© Fabrizio Uliana / Ziobrafi
/ L’Exposition
Venise anamorphique n'est pas seulement un projet photographique. C'est un voyage onirique, un passage émotionnel à travers une ville qui échappe, se plie, se tord et se transforme lentement sous nos yeux, comme si nous étions dans un rêve que nous ne parvenons pas à nous rappeler avec précision.
Après l'aqua granda du 12 novembre 2019 – un événement symbolique, presque mythique qui a envahi Venise en la submergeant – Fabrizio Uliana a ressenti le besoin de regarder Venise avec des yeus nouveaux, crus, dépourvu de nostalgie mais rempli d'attention. C'est une Venise qui se plie et se recompose, qui ne se montre jamais entiérement, qui disparaît tandis qu'on l'observe. Il n'y a ni polémique ni dénonciation, mais un profond sentiment de suspension : comme si la ville retenait son souffle.
Ses images, réalisées avec un outil quotidien tel qu'un smartphone, nous transportent ailleurs. À travers des mouvements circulaires et des gestes presque chorégraphiques, comme une danse contemporaine, Fabrizio transforme la réalité en visions instables, où l'eau devient un miroir déformant et les palais semblent des vagues ou des souvenirs. Les photographies deviennent des miroirs qui ne reflètent pas, mais interrogent : est-ce encore Venise que nous regardons ? Ou est-ce déjà autre chose ?
Dans cet espace d'incertitude visuelle, le spectateur est invité non tant à voir qu'à se perdre. À « voir des choses qui n'existent pas », comme le suggère l'auteur lui-même, à imaginer un avenir qui ne se montre pas encore, mais qui habite silencieusement ces images. Il ne s'agit pas d'immortaliser une décadence, mais de saisir ce moment fragile et splendide où tout est encore en équilibre et où tout peut encore être préservé.
Le livre qui accompagne l'exposition – Venezia Anamorfica / Venise Anamorphique – rassemble ces visions et les approfondit avec des réflexions qui vont de la photographie à la philosophie, en passant par le langage. Parce qu'au fond, Venise, c'est aussi cela : un langage à déchiffrer, une langue qui change de son à chaque marée.
/ Rendez-vous dans la salle de l'Arbre de l'Abbaye
- Entrée libre tous les jours de 15h00 à 19h00.
- Présence de l'artiste sur place : Tous les jours de 15h00 à 19h00.
- Vernissage et vidéoprojection : Le samedi 09 août à 18h30 en salle de l'Arbre.
/ En savoir plus