Dimanche de Pentecôte. La scène se passe dans la petite chapelle de l’Abbaye de St-Jacut-de-la-Mer.
C’est l’homélie. Quelqu’un a oublié de débrancher son téléphone. La sonnerie retentit. Et de plus en plus fort. Un monsieur essaie de la couper. Il bidouille, comme on dit, déclenchant sans le vouloir l’assistance vocale. Et on entend : « Je n’ai pas compris votre message ». Les voisins palissent. Gêné, le monsieur sort précipitamment par la porte de côté qui donne sur le jardin, laissant la porte ouverte. Il faisait chaud dans cette petite chapelle. Un courant d’air frais traverse alors l’assemblée.
Voilà une magnifique parabole de l’événement de la Pentecôte. Les disciples étaient rassemblés dans leur maison : ils avaient verrouillé les portes parce qu’ils avaient peur. Ils étaient là à se dire : « nous n’avons pas compris le message ».
C’est vraiment ça : tant que nous restons à l’intérieur, nous ne pouvons pas comprendre le message de Jésus de Nazareth. Pour le comprendre, il faut sortir. C’est la vie du dehors qui peut nous faire saisir à quel point sa parole est une nouvelle qui fait du bien.
Quelques minutes après, le monsieur est revenu. En souriant. Il avait pris le bon air. Et nous aussi…
Le centre de l’Église se trouve toujours en dehors d’elle…
La messe s’est poursuivie. Prière de louange à ce Dieu qui n’aime pas les confinements.

Raphaël BUYSE